Campanaire joue sur les couleurs et sur les timbres dans le but de recréer pour son public un univers sonore proche de celui dans lequel évoluaient les hommes et les femmes de la Renaissance. De fait les prestations de l'ensemble sont l'occasion de découvrir un étonnant panel d'instruments à vent et à percussions de l'époque...
La chabrette, cornemuse typique de la région du Limousin, fait partie de la famille des cornemuses et hautbois de Poitou, décrite par Mersenne au début du 17ème siècle et présente à la cour de France jusque dans les années 1660.
Marin Mersenne, L'Harmonie Universelle,
Des instruments à vent (1636)
La dulciane est l'ancêtre du basson moderne. Il est formé d’un long tuyau replié sur lui même qui lui confère sa sonorité grave. Il est l’un des rares instruments dont le premier modèle inventé fut le plus grave, avant la création de versions plus petites pour former un consort.
bassons renaissance selon Marin Mersenne, L'Harmonie Universelle,
Des instruments à vent (1636)
Les flûtes à trois trous, également de la famille des flûtes à bec, se jouent à une main, tandis que le musicien frappe du tambour de l'autre. Ce couple flûte/tambour était abondamment utilisé dans la musique ménétrière de la Renaissance.
Les flûtes à bec, comme la plupart des instruments à la Renaissance, se déclinent en tailles et tons nombreux et variés. Elles forment ainsi des consort parfois très fournis dont la sonorité rappelle souvent l'orgue, mais peuvent également se marier à d'autres instruments, auprès desquels leur timbre pur et chaleureux se détache admirablement bien.
Michael Praetorius, Syntagma Musicum (1614)
Le tambour à cordes est un instrument que l'on retrouve déjà dans l'iconographie médiévale, puis à la Renaissance, et plus tard dans la musique traditionnelle du sud de la France. Ses cordes, en boyau, sont accordées en quintes, et le musicien le frappe avec une baguette en bois, tandis qu'il joue d'une flûte à trois trous de l'autre.
Les percussions à l'époque de la Renaissance sont variées : grâce à l'iconographie ou à des textes, on connaît l'existence de tambours à peau et à cordes, de tambourins à cymbalettes, de tambours sur cadre (rond ou carré) se rapprochant du daf iranien, de cloches, de timbales, etc.
Michael Praetorius, Syntagma Musicum (1614)